2_Problématique

Compétitivité dès l'installation de la culture
Compétitivité par la productivité

Dans le marché ouvert du coton soumis à la concurrence des fibres synthétiques, faussée par ailleurs par la poursuite des politiques de soutien de plusieurs pays producteurs majeurs, la Côte d'Ivoire est confrontée au défi de parvenir à une production plus rentable et plus durable. Le défi mentionné est de grande importance économique car il s'agit de sauvegarder une source majeure de revenus pour des paysans jouissant de peu d'alternatives qui génèrent des rentrées monétaires dans les zones concernées.

Le renforcement de la rentabilité d'une production agricole est pluridimensionnel, cette caractéristique paraît encore plus vraie dans le cas du coton. Il s'agit de produire plus pour induire des revenus plus élevés dans un contexte où les cours mondiaux sont revenus dans leur tendance historique. Il s'agit de produire avec moins pour réduire les coûts. Cela vaut pour les facteurs exigeant des sorties monétaires comme les intrants chimiques (engrais, pesticides) dont les prix sont défavorables aux utilisateurs car soumis à un marché de plus en plus concentré. Cela vaut aussi pour les facteurs sans débours financiers, comme le travail familial car il devient moins abondant et/ou moins disponible.

Productivité par meilleure installation de la culture

La Côte d'Ivoire, à l'instar des pays de l'Afrique francophone peut relever le défi mentionné. Le niveau actuel de rendement reste certes faible, comparativement à la moyenne mondiale mais aussi à celle des pays à petite agriculture familiale, mais cela signifie que des marges de progrès existent et peuvent être exploitées. La production actuelle obtenue par une agriculture familiale de petite taille est peu capitalistique, que ce soit en termes de coût fixe ou de coûts variables ; sa capacité de résilience face aux vicissitudes possibles du marché mondial est bien meilleure que dans les pays à production fortement mécanisée. Le soutien à la R&D, suivant des mécanismes fonctionnant depuis plusieurs années à partir du financement de la filière cotonnière ou de sources extérieures, a permis de rôder un partenariat entre la recherche et les sociétés cotonnières et qui est favorable à l'injection de nouveautés techniques.

Le mode actuel d'installation de la culture cotonnière n'est cependant pas suffisant pour relever le défi mentionné dans le contexte actuel de l'évolution climatique et de la réduction de la disponibilité de la main-d'œuvre. Le rendement actuel est faible, loin du record historique datant de 2002, pour diverses raisons. La densité réalisée est nettement inférieure à la densité visée.

La problématique du projet proposé est de diversifier les modes d'installation de la culture cotonnière pour répondre de manière adaptée aux deux raisons limitant le rendement du coton telles que mentionnées ci-dessus. En pratique, il s'agit de faire connaître et d'accompagner l'application de la technique de semis à dose réduite de graines par poquet, à terme 2 graines par poquet, avec exécution d'une transplantation à échelle réduite pour compléter la densité au niveau des poquets à 0 ou une plantule, mais en réduisant voire en s'affranchissant du besoin de démariage et de re-semis.